Le sommet de la FAO s’est ouvert ce lundi à Rome sur un constat : rien que dans cette journée, plus de 17 000 enfants vont mourir de faim à travers le monde. Durant trois jours, une soixantaine de chefs d'Etat vont tenter de trouver des solutions pour éradiquer le problème. Mais ce sera sans les pays les plus riches. A part l'Italie, les membres du G8 sont absents de la réunion.
C'est devant un parterre de chefs d'Etat, une soixantaine, que Jacques Diouf a ouvert, lundi16 novembre, le sommet de la FAO, à Rome. Pour le directeur général de l'organisation de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture, ce rendez-vous est « capital ». On est venu d'Afrique, bien sûr, pour assister à ce sommet, ainsi que d'Asie et d'Amérique latine. Le pape Benoît XVI était également présent. Mais à part l'Italie, hôte de la réunion, aucun pays du G8 n'est représenté à cette conférence. Or, aujourd'hui, plus d'un milliard d'êtres humains souffrent de la faim. Et, à trois semaines du sommet de Copenhague, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies a estimé que les deux problématiques, celle de la faim et celle du climat, sont évidemment liées.
Tout au long de la matinée plusieurs personnalités se sont succédé à la tribune. Jacques Diouf, le patron de la FAO, mais également le Libyen Mouammar Kadhafi, le président égyptien Hosni Moubarak, tous assurent que le combat contre la faim peut être remporté. Mais la déclaration la plus remarquée a été celle du pape Benoît XVI qui a dénoncé la « spéculation qui met la nourriture sur le même plan que toutes les autres marchandises. Il faut donc que mûrisse une conscience solidaire qui considère l'alimentation et l'accès à l'eau comme droits universels de tous les êtres humains, sans distinction ni discrimination », a encore poursuivi Benoît XVI avant de lancer : « La faim est le signe le plus cruel et le plus concret de la pauvreté ».
Mais le message du pape ne sera entendu que par la soixantaine de chefs d'Etat, notamment les Africains, qui sont venus en grand nombre. La plupart des dirigeants des pays riches n'ont pas fait le déplacement de Rome, peut-être par gêne, ou par honte. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s’est également exprimé lundi matin. Il a parlé de « honte sur le plan moral », pour ensuite s’interroger : « Comment est-il possible, qu'au XXIe siècle, après avoir voyagé sur la Lune, nous ne soyons pas en mesure de nourrir la population de la Terre? »
Plusieurs dizaines de militants altermondialistes étaient également présents mais, bien sûr, tenus à l'écart du siège de la FAO qui est sous haute protection policière. Ils protestent contre les multinationales qui, selon eux, « utilisent la nourriture comme moyen de spéculation », et dénoncent la politique de l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture qui est de se concentrer sur ces grandes entreprises. Devant une tente - où sont disposés râteaux, pelles, carottes et choux -, les militants ont interprété une petite scène où ils incarnent de petits paysans d'Amérique Latine et d'Afrique chassés par les multinationales.
Source : RFI