SOURCE AL-WATWAN
Le village de Kowé dispose de son compte épargne Sanduk grâce à la production de son jardin maraîcher communautaire. Cette activité génératrice de revenus bénéfice de l’appui technique du projet ‘’Engagement communautaire pour le développement durable’’ qui entend introduire des pratiques culturales biologiques, respectueuses du sol, de la biodiversité et de l’environnement, en général.
Le petit village de Kowé, au sud-ouest de Ndzuwani, a désormais son compte épargne Sanduk grâce à la production de son jardin maraîcher communautaire. Une première récolte de produits légumineux a généré un bénéfice conséquent, suivi de celle d’une culture de maïs, pratiquée par le quartier Mjimbiya, qui n’a pas encore généré de recettes à la hauteur des attentes. Le total de ces recettes “est sécurisé dans un compte’’, tient à rassurer Youssouf Ousseine, l’un des responsables du comité de gestion villageois.
Depuis un an, le projet ‘’Engagement communautaire pour le développement durable’’ (Ecdd) accompagne cette initiative de la communauté de Kowé. La méthode d’approche de l’équipe de Hugh Doulton et Mohamed Moutui, respectivement coordinateurs national et insulaire du projet à Ndzuwani, consistant en une implication des paysans à la conception et à l’exécution du projet est jugée plus originale. Tout est décidé à la suite de discussions avec les villageois pour la détermination des activités concrètes devant accompagner le processus de recherche et d’appropriation.
Gestion durable des ressources forestières et protection de la biodiversité
Des actions pilotes ont été arrêtées pour atteindre trois objectifs : l’amélioration des conditions de vie et le développement économique et social du village ; la gestion durable des ressources forestières et la protection de la biodiversité ; et l’engagement de plus des villageois possible dans la conception jusqu’à la réalisation, et l’augmentation de leur capacité pour mener des actions à l’avenir. A en croire Hugh, comme l’appelle les paysans devenus ses intimes, ‘’les forums de discussions sur la protection de l’environnement avec la communauté recommandaient de passer des jours et des nuits ensemble dans les villages’’. Il fallait commencer par chercher à faire comprendre l’implication de la communauté dans les réalisations communautaires. Les facilitateurs du projet mènent une sorte d’enquête sur les types d’habitations, les infrastructures communautaires ou les sources de revenus des habitants. Ce processus de discussions, qui a révélé l’épuisement du sol suite à une surexploitation des hauteurs, a arrêté le choix d’un jardin maraîcher associé à une pépinière à côté du village pour la communauté de Kowé.
Pour une meilleure sensibilisation des paysans, dont une majorité est analphabète, sur l’épineuse question de l’épuisement du sol, les animateurs du projet Ecdd faisaient des démonstrations en image des différents facteurs entraînant l’appauvrissement des sols cultivables, suivies d’exercices de classification des facteurs des plus nuisibles au moins nuisibles pour les cultures. Ils établissent un schéma des problèmes en proposant aux paysans divers jeux d’ensemble aboutissant à des solutions.
La première expérience de l’exploitation du jardin maraîcher de Kowé a été réalisée sur une parcelle d’environ 2000 m2, soit 252 m2 pour la culture des tomates, 236 m2 pour celle d’oignons et repiquage de 760 pieds de petsaï, 995 de laitue et 550 de chou. Il est à souligner que la fertilisation des sols consistait en des apports de fumier de bovin et de compost. Cependant, le rapport d’activités de l’Ecdd révèle que la production a été faible pour l’oignon et le chou, par contre pour le petsaï et la laitue c’est une marge de perte respectivement de 36% et 21% dans les ventes. Pour les tomates, seuls 12% de la récolte ont été perdus avec 1208 kg produits sur 2,5 ares, soit 483,2 kg/are, ce qui constitue un rendement correct pour une culture en plein champ, note encore le rapport.
Les perspectives de réorientation technique du projet pour cette année consistent en une conversion vers des pratiques culturales biologiques, respectueuses du sol, de la biodiversité et de l’environnement en général. Le projet Ecdd va lancer une politique de développement de partenariats pour profiter de l’expertise disponible à l’extérieur du projet et garantir un meilleur appui technique à la mise en oeuvre des actions.
Pour fructifier l’argent en caisse, le paysan Youssouf Ousseine propose à ce que le projet accorde une contribution complémentaire pour l’achat d’une vedette de pêche. Cette diversification d’activités permettra à la terre de souffler, croit-il. Autre proposition du notable, financer l’aménagement des caniveaux pour une meilleure évacuation des eaux de la rivière qui traverse la localité.
M. Soilihi Ahmed