Carnet de voyage N°3
Domoni Badjini est un village très ambitieux, dynamique qui, en matière d’infrastructures, place les barres très haut. Depuis une dizaine d’années, le village est en chantier. Plusieurs projets sont en cours pour offrir aux villageois un cadre de vie respectable maintenant ainsi que les années à venir. Un dynamisme hérité car les villageois se sont toujours battus pour faciliter le quotidien de la cité. Le désenclavement du village par le biais de la route Domoni-Ouzioini, l’électrification et l’arrivée de la téléphonie, tous financés par les domoniennes et domoniens, témoignent de cet héritage, une volonté de toutes les générations à marquer, chacun, son emprunte. Pour apprécier le changement qui s’opère, une petite visite des lieux est sans doute la meilleure des choses. Par cette petite échappée, celle-ci vous mènera dans l’ensemble des quartiers du village en venant de Dembeni, capitale traditionnelle de la région de Nguwongwé.
Arrivée près du stade de Dembeni, on quitte la route nationale « RN5 » et prendre la direction de Domoni. Une minute plus tard on rejoint la route régionale RR125, plus particulièrement le tronçon de route Dembeni-Domoni que nous allons nous arrêter un instant pour un rappel technique. Malgré l’intérêt que porte ce tronçon, les politiques lui ont tourné le dos, il n’a jamais eu le lifting nécessaire pour devenir une véritable route.
Or, aménager ce tronçon permet de faciliter les échanges économiques, l’accès rapide aux soins et surtout fermer la dernière maille de la région Nguwengwé, ainsi, assurer la continuité territoriale de cette dernière. Après avoir attendu longtemps et sans signe des autorités, le village de Domoni prit l’initiative de l’aménager. Un travail qui demanda non seulement beaucoup d’argent mais surtout de courage, du moral et une dose d’huile de coude. Après plusieurs mois de chantier, le tronçon de route d’un kilomètre environ sur six mètres de large est entièrement bétonné. En voiture, en moto, en vélo ou à pieds, on peut démarrer et reprendre la visite. Désormais, on emprunte une piste bétonnée et non goudronnée ce qui appelle à une très grande vigilance de chacun pour une conduite responsable et adaptée. Sa surface lissée contrairement à celle de l’asphalte, diminue l’adhérence et l’hydroplanage reste quand même dangereux sur une telle surface.
En laissant derrière les dernières habitations de Dembeni, on s’enfonce paisiblement dans la portion verdoyante du tracé. Un cadre magnifique composé d’arbres fruitiers, de parcelles agricoles et ces quelques rosacées « framboises » sauvages qui font le bonheur des passants. Ce bout de chemin est une zone d’intérêt agricole, faunistique et floristique. Une nature tropicale de rêve qui aide aux visiteurs à mieux respirer.
Tout au long de la traversée, les chants naturels des oiseaux de la place comme le colibri, le pigeon bleu...accompagne les hôtes, un moment d’évasion et d’apaisement loin des tohu-bohu des grandes villes. Les odeurs des essences qui bordent la route « vanilles, girofliers, muscadier.. » relaxent les esprits. Et sont ceux-là qui font aussi le charme des environs. Avec cette beauté parfumée et une route magnifiquement construite, on a tendance à mettre un coup de frein afin d’admirer au maximum ce joli tableau. Ne vous retenez pas, mais sachez que la visite n’est pas finie.
A.R
ShamwendoActu
Crédit photo: Domoni ya lewo na mawudu