SOURCE AL-WATWAN
L’hôtel Le Moroni a abrité les mardi et mercredi des journées d’atelier, organisé par le ministère fédéral de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Environnement, sur le thème “préparation d’un plan d’action stratégique et de l’analyse diagnostique transfrontalières sur les ressources marines et côtières.” Cette réunion de travail regroupe les départements sous tutelle dudit ministère, ainsi que les organismes non gouvernementaux financés par le projet régional Wio-Lab. Ce projet regroupe les pays de la zone ouest de l’Océan indien dans la recherche de solutions aux principaux problèmes environnementaux et aux questions liées à la dégradation de l’environnement marin et côtier résultant des activités terrestres.
Pendant ces deux jours, ces différentes entités doivent concourir vers l’élaboration d’un documents national regroupant toutes les données et recommandations issues des activités menées, au niveau régional, par les Ong et les institutions publiques s’étant investis dans les missions bien spéciales de gestion et de protection des côtes maritimes comoriennes. Durant le premier jour, les participants ont été informés des objectifs principaux de l’atelier par les autorités du ministère. Cette présentation a été suivie par des exposés et des débats sur les activités menées jusque-là par les services publics et les organisations non gouvernementales dans ce domaine.
A l’instar des autres pays appartenant à la zone du projet Wio-Lab, les Comores souhaitent elles aussi, d’ici 2032, “promouvoir des habitats côtiers protégés, restaurés et gérés pour une exploitation durable”, comme il est indiqué dans le programme d’action stratégique pour la protection de l’environnement marin et côtier de l’Océan indien. Les îles de la lune aspirent aussi à “rendre la qualité de l’eau conforme aux normes internationales” et “gérer les écoulements fluviaux de manière rationnelle et durable”. Mais tout ceci nécessite que “les acteurs collaborent efficacement au niveau régional à la résolution des problèmes transfrontaliers”, comme le veut ce programme, arrêté par les autorités comoriennes.
Aux Comores, les quatre dernières années ont été marquées par certaines réalisations dans le cadre du Wio-Lab, démontrées par les responsables d’une institution publique, l’Inrape, et par trois Ong qui, tous, véhiculent des projets environnementaux s’y affiliant. Ainsi, le projet Démonstration Itsamiya, sur l’île de Mohéli, a bien été entrepris pratiquement depuis octobre 2007. Et, avec 178 000 dollars (un peu plus de 65 millions de francs), des sites touristiques ont été aménagés, des travaux de reboisement ont été entamés et un observatoire de ponte des tortues marines a été construit.
Il est de même pour l’Inrape. Avec un appui de 40 000 dollars (14 millions), en grande partie fournis par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (toujours dans le cadre du Wio-Lab), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement déclare avoir mené plusieurs actions dans le domaine de l’analyse de la qualité de l’eau, au niveau de certaines zones de la Grande-Comore, comme la côte maritime de Moroni, dans les périphéries du port. La principale conclusion de cette enquête partielle (puisque une partie des analyses n’a pas pu être faite faute d’équipement adéquat) est que “l’eau n’est pas trop polluée” ; le taux des métaux lourds n’étant pas inquiétant.
L’Association pour la protection du Gombessa (coelacanthe) a été, elle aussi, bénéficiaire des financements du projet Wio-Lab, à hauteur de 100 000 dollars (quelques 36 millions de francs). Un montant injecté dans des activités de sensibilisation, et au financement de quelques petits projets pour les pêcheurs, comme pour l’achat de vedettes, de lamparos, de chambres froides ainsi que la construction d’une débarcadère, afin d’aider ces derniers à s’impliquer davantage dans la sauvegarde de l’espèce rare. D’après le Centre de gestion et de conservation du coelacanthe et de son environnement, le résultat de cette politique s’observe dans une régression nette du nombre de coelacanthes attrapés depuis 1996, avec trois individus pêchés à Ngazidja, et (tout de même !) une dizaine pour la seule île d’Anjouan.
En attendant les conclusions de cet atelier mercredi après-midi, il convient de rappeler que le projet Wio-Lab est soutenu par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement ainsi que le Fonds mondial pour l’environnement. Représentant un partenariat solide entre les pays de la région de l’ouest de l’Océan indien et le gouvernement norvégien, il est conçu comme un projet de démonstration pour le Programme d’action mondial pour la protection du milieu marin et vise, en gros, à développer la capacité régionale et à renforcer les institutions pour un développement durable moins polluant.
SM