Deux mois après sa prise de fonction dans le département de la santé, le tout nouveau ministre affiche ses ambitions. Dans une conférence tenue ce samedi à l’école de santé, le docteur Sounhadj Attoumani préconise 3 points basés d’abord sur la conservation des acquis pour réanimer un secteur en perte de vitesse.
Ce laps de temps passé à la tête d’un des départements en difficulté du pays, le premier cardiologue des Comores constate tout d’abord une vraie défaillance dans le travail de son ministère. « Le ministre de la santé est resté un chef qui gère Moroni. Les autres régions, encore moins les autres îles, il n’existe aucune liaison. C’est pourquoi, il manque de chiffres et données exacts pour évaluer la situation et prendre la meilleure décision », regrette cet ancien chef de département cardiologie à l’hôpital El Marouf de Moroni devant presque l’ensemble des responsables du ministère. Et le nouveau ministre de proposer comme solution immédiate « de faire un séminaire de coordination de ses différents départements et services qui est un moyen de mettre en place une vraie direction nationale de la planification ».
Le patron de la santé n’a pas oublié sa provenance. Parmi les solutions qu’il préconise, le docteur Sounhadj propose un plan de carrière pour tous les médecins qui exercent sur tous les hôpitaux du pays. « Des médecins sont à l’hôpital sans savoir quel est leur avenir dans un an ou deux. Ou il reste au même poste pendant des années, ou il gravit très vite les échelons. C’est une situation catastrophique qui fait que les praticiens n’ont aucune motivation », dit-il.
Désormais, les médecins doivent faire au moins deux ans de « formation pratique » dans les hôpitaux avant de devenir assistant. On veut lancer un système hiérarchisé. Le programme du nouveau ministre, l’architecture sera articulée autour des assistants, des praticiens, des médecins chefs et pourquoi pas des professeurs qui vont en même temps suivre l’évolution de l’école de santé. « Tout ses échelons sont prévus par les textes mais il restait une volonté politique. Maintenant, on va les appliquer », indique celui qui est aussi porte-parole du gouvernement.
Le plan de restructuration passe par une valorisation du personnel des centres hospitaliers. « On va responsabiliser les chefs de service. Désormais aucune direction ne peut imposer de collaborateur en un médecin chef », martèle le docteur Sounhadj qui s’inspire de sa propre expérience durant ses dix années passées dans le plus grand centre hospitalier du pays.
Dans son intervention devant la presse nationale, docteur Sounhadj annonce que « l’éradication du palu fera partie de son plan de bataille. Que l’expérience mohélienne pourrait être développée dans les deux autres îles de l’Union des Comores ». Le ministre est passé par la situation l’hôpital El Marouf où contrairement aux accusations de certains députés, « la situation financière s’améliore ». Tout en reconnaissant la cherté des soins de santé dans le pays, le cardiologue politicien a déclaré que « son souci premier est d’améliorer l’hygiène et l’accueil dans les hôpitaux ».
A.A. Mguéni
Source : HZK-Presse