LE BILLET DE BABOU
Et ce qui devait arriver arriva! Les notables ont infligé un penalty au gouvernement dans le match amical d’accueil du président Ikililou Dhoinine.
Il semblerait, puisque je n’y étais pas, mais de source sure et digne de foi, il semblerait que dans la mêlée qu’il y a y eu dans le salon d’honneur de l’aéroport les organisateurs qui, en fait, n’avaient rien organisé de façon sérieuse ont désigné le premier venu pour animer au micro.
Ce dernier dans son ignorance des us et coutumes et de l’adoration due aux notables de Ngazidja et imposée par eux, aurait manqué de respect aux vénérés et vénérables notables en leur disant de dégager du pavillon d’honneur et d’aller attendre plus loin où on leur servirait des rafraichissements.
Les notables de Ngazidja se sentant humiliés par ce novice du micro on dégagé les lieux comme un seul homme ou comme le syndicat des enseignants lorsque le mot d’ordre de grève est lancé. En conséquence et comme condition de leur réconciliation et de leur pardon, une amende de 2.000.000 de nos francs a été infligée au gouvernement de l’Union des Comores par l’Union des Notables de Ngazidja.
Si d’aventure, le gouvernement s’avisait de payer ce pénalty du Mawu au notable, il faudra que désormais la loi des finances prévoie cette dépense mas aussi les recettes correspondantes qui devront, à mon sens, être prélevées sur le budget de l’île autonome de Ngazidja, pour ne pas pénaliser les pauvres citoyens des autres îles qui n’ont pas la chance d’avoir des super citoyens appelés ici à Ngazidja les “Wandru wadzima!“
Il faudra en même temps pour plus de transparence ouvrir deux nouvelles lignes budgétaires l’une appelée “Accueil du Président de l’Union des Comores“, la deuxièmes “Entretien de la notabilité de Ngazidja“ : Voilà une nouvelle façon de redistribution des richesses de l’Etat en plus des détournements de fonds, comme le faisait justement remarquer Madame Malika Akrouf, une ancienne Res-Rep du Pnud.
Il faut noter à la décharge des notables, que cela introduit enfin la notion de sanction aux maladresses protocolaires habituelles. Notre novice du micro aurait enrichi son palmarès pendant la même cérémonie en gratifiant son Eminence le grand Mufti du titre subalterne de “cadi“ et le chef d’état-major, de simple chef de la sécurité, heureusement pour notre Gaston Lagaffe du micro ni l’un ni l’autre n’ont pas fait un grand mariage pour mériter leurs fonctions!
Babou des îles
Source : Al-watwan N° 1827