La Cimade, association oecuménique d'entraide, se félicite de la nouvelle condamnation par le tribunal administratif de la Préfecture de Mayotte pour "enfermement inhumain et dégradant" en date du 20 février dernier.
En effet, la justice avait été saisie de l'incarcération d'un père de famille et de ses deux enfants âgés de 2 et 8 ans au centre de rétention administrative (CRA) de Pamandzi. La décision du tribunal a confirmé que les conditions d'enfermement étaient: "de nature à porter atteinte au droit au respect de la dignité, non seulement des enfants mineurs concernés, de fait, par la mesure de placement en rétention administrative visant leurs parents, mais également de la famille entière".
La justice a ajouté que "les conditions de rétention administratives subies par les requérants ont été à maintes fois dénoncées, depuis plusieurs années, non seulement par diverses associations de protection des droits des étrangers en situation irrégulière, mais surtout par de nombreuses autorités administratives indépendantes".
La Cimade ajoute que dès lors, "l'enfermement dans ce centre de rétention constitue un traitement inhumain et dégradant contraire à la Convention européenne des droits de l’Homme". Dans son communiqué de presse, l'association demande au gouvernement français la fermeture du centre de rétention administrative de Pamandzi, indigne, en particulier pour les familles.
La Cimade énumère les griefs contre la structure : "surpopulation récurrente conduisant chaque personne enfermée à ne disposer que d’1,47 m², bâtiment vétuste, toilettes nauséabondes ; absence de climatisation dans une région très chaude, adultes et enfants dormant généralement à même le sol, et disposant dans le meilleur des cas de quelques nattes, manque total d’intimité, les femmes et les hommes étant répartis dans deux grandes salles, impossibilité d’accéder à un espace extérieur et absence d'aménagement spécifique pour les enfants".
Source : http://www.mayottehebdo.com/