On ne reviendra jamais assez sur l'ouverture du consulat honoraire des Comores à Marseille en février 2009, et l'euphorie de la communauté comorienne installée dans la cité phocéenne, qui salué la politique extérieure du président Sambi. Elle sera suivie deux mois après, par l’inauguration de banque postale permettant à la diaspora des deux principales villes, Paris et Marseille, d’ouvrir des comptes et transférer des fonds à travers une institution financière à majorité comorienne. « C'est le pays qui gagne » dira Saidna, agent de la Snpsf à Marseille.
Estimée à plus de 80 000 personnes, la diaspora de Marseille a fortement salué ces gestes symboliques pour une communauté coupée de l'administration comorienne depuis 35 ans d’indépendance. Pour effectuer un simple acte administratif, il faut se rendre à Paris, et l'ouverture l'année dernière d'un consulat à Marseille avait sensiblement réduit les longues attentes, les déplacements vers Paris pour une légalisation ou un renouvellement de passeport.
Elle a surtout bien apprécié les efforts accomplis par M. Stéphane SALORD et son équipe lesquels se sont déployés pour doter le consulat d'un siège qui lui revient à un prix estimé à 1200 euros, charges et fonctionnement non comprises, dira M. Ibrahim Msaidié le chargé de mission au consulat. La cerise sur le gâteau, ajoute-t-il lors d’une conférence de presse tenue mercredi 09 juin, dans un café de la ville, « 8 employés, tous des comoriens, ont été recrutés par l'ex-consul honoraire pour y travailler et des bénévoles à l'instar de son directeur de cabinet, un jeune entrepreneur d'origine comorienne, Nasser Boina ».
Ce dernier s'est donné avec l'ex-consul honoraire pour négocier auprès de la mairie de Marseille pour obtenir son apport en signant le bail du bâtiment abritant le siège du consulat situé au 46 bd du capitaine Géze dans le 14e arrondissement.
Évincé « sans raison » dit-il et sans le moindre préavis par l'ex-patron de la diplomatie en charge de la diaspora et du monde arabe, SALORD estime que cela entraine automatiquement le départ de son personnel puisque lui n'est pas diplomate, mais juste consul honoraire, un titre honorifique consenti depuis février 2008 par le chef de l'État comorien Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.
Cependant, « il a fallu près d'une année pour que le consulat soit opérationnel » déclare stupéfait l'ex-consul. Son éviction le 24 avril 2010 par une lettre signée par Ahmed Said Jaffar, aurait « entrainé une régression très rapide de la diaspora comorienne de la région Paca en général qu'on estime à 130 000 personne et celle de Marseille en particulier ! ». Il adressera 15 jours plus tard au chef de l’État un courrier pour lui faire le constat. En vain, regrette le premier consul des Comores à Marseille, son courrier n'a pas eu d'effet jusqu'à présent, déplore-t-il.
En dépit des efforts accomplis avec son équipe constituée en une association de gestion reconnue par la préfecture française, aucune autorité comorienne ne lui a adressé le moindre « remerciement ». Les résultats sont là : 14 mois après l'ouverture du consulat, le pays a été inscrit dans la grande foire de Marseille avec un stand permanent, un événement de non moindre importance de la cité phocéenne organisé chaque année pour marquer les couleurs des différentes cultures et civilisations de Marseille. A cette occasion, l'ex-consul en compagnie de l'imam comorien de Marseille a remis officiellement à la mairie de la ville son chèque (participation financière) de la communauté comorienne pour le projet de la construction de la grande mosquée de la ville.
Un projet soutenu par M. Jean Claude Gaudin le maire UMP de Marseille. Un autre projet de soutien aux écoles coraniques de Marseille est aussi en cours d'exécution, il s'agit selon SALORD d'un projet devant renforcer l'intégration des enfants comoriens dans la cité sans renier leur culture islamique.
A noter que plus de 5000 actes administratifs (légalisation, authentification, renouvellement de passeport, cartes d'identité nationales...) ont été enregistrés par ses services en charge de l'état civil. L'autre opération d'envergure de l'ex-consul est la mise en place de la carte consulaire en vue de faire voter la diaspora à toute élection qui se déroulera aux Comores. Notre diaspora comme partout ailleurs a le droit au vote comme cela est stipulé dans la loi votée par le parlement comorien en 2006. (A suivre…)
A.Nabahane (Correspondant à Marseille)
Source : HZK-Presse du 11/06/2010