SOURCE:AL-WATWAN
Les mauvais résultats enregistrés aux examens scolaires doivent aujourd’hui interpeller les différents acteurs de l’Education. La faillite du système éducatif constitue, aux dires du Secrétaire national du syndicat des professeurs une responsabilité partagée et qui trouve son origine d’abord dans le manque de motivation consécutive aux arriérés de salaires.
Les résultats catastrophiques, enregistrés au baccalauréat et au Bepc, sont venus remettre gravement en question le système éducatif national. Mais, les acteurs principaux du système ne semblent pas mesurer le danger que court le pays avec cette descente aux enfers d’un domaine dont dépend tout l’avenir. ‘’Avec moins de 20% de réussite, personne ne peut se donner bonne conscience et s’en laver les mains. A commencer par les enseignants qui sont payés pour préparer les enfants à leur réussite scolaire et donc professionnelle’’, estime ce parent d’élève qui vient, sur le tard, de se rendre compte du faible niveau en français de sa fille.
Qui est responsable de quoi et qui doit faire quoi ? A ces interrogations, le secrétaire national du syndicat des professeurs comoriens parle plutôt d’une responsabilité partagée entre les différents acteurs de l’Education. Moustakim Djoubeiri ne cherche pas des excuses pour les professeurs qui failliraient à ‘’leur devoir par des négligences et des absences injustifiées’’. Il demande surtout de regarder surtout du côté ‘’des administrations scolaires’’ qui sont censées veiller à la ponctualité, à l’assiduité des enseignants, pour s’assurer de la réalisation des programmes et de la qualité des apprentissages dans les établissements.
Le premier responsable du Snpc invoque les arriérés de salaires qui enlèvent toute motivation : ‘’comment obtenir des bons résultats avec une année scolaire sans salaire’’, déplore-t-il. Pour lui, ‘’tout le monde est coupable, du sommet à la base‘’. Il estime qu’il faut commencer par ‘’redresser l’enseignement de base’’ car ‘’les enfants viennent au collège avec des graves lacunes surtout en français’’, la langue d’enseignement. Ces lacunes s’accumulent jusqu’en terminale, et on ne se rend compte qu’à l’issue des résultats du baccalauréat.
Le leader syndicaliste évoque également la grande pagaille entretenue par ces écoles privées qui poussent comme des mauvaises herbes en temps de pluie sans que les services compétents réagissent et prennent les mesures qui s’imposent. Moustakim estime qu’une autre solution viendra d’abord de la redynamisation des administrations scolaires, avec la mise en place de services d’encadrement et de contrôle des enseignants à tous les niveaux. Il préconise le renforcement de la formation pédagogique continue, car la plupart des enseignants ont des diplômes plutôt académiques que professionnels, c’est-à-dire n’ont pas été préparés pour l’enseignement. Mais pour lui, l’essentiel de la solution viendra de la motivation de ceux qui sont chargés de transmettre le savoir et le savoir-faire aux enfants. ‘’C’est pourquoi, dit-il, nous demandons le respect de l’Accord signé avec le gouvernement surtout en ce qui concerne le statut particulier des enseignants et des encadreurs pédagogiques’’. Il souhaite la mise en place rapide de la commission paritaire pour que les engagements pris puissent être respectés dans les délais et pour ne pas compromettre la prochaine rentrée scolaire.
P. Mognihazi